César

Gabriella Zalapì in VierzigTageBuch / 08. April 2020
César
Originale Version auf Französisch unten

Die Emotionen packen dich, ganz unvorbereitet. Die Verabredung ist um 19 Uhr. Das stand auf dem Zettel, der an der Fahrstuhltür klebte, »Freitag 19 Uhr, Fenster-Apéro«. Es ist fast dunkel. Es ist fast kalt. Es sind Bekannte und unbekannte Gesichter, »Fenster zum Hof«. Jetzt sehen wir das stets eilig durchquerte Areal von oben, Pflanzen, Fahrradsättel, Pflastersteine.
Manche Nachbarn haben Gedichte in den Händen, andere ein Glas Wein, wieder andere sitzen in einem unsichtbaren Zimmer an ihrem Klavier. Wir sind da, um beisammen zu sein, wir, die wie so viele andere seit einer Woche nur noch mit uns selbst verkehren.
Am Fenster der zweiten Etage, Treppe B, nimmt César Platz. César ist ein zurückhaltender Mensch. Ein Mann mit weißem Haar. Wenn er spricht, vernimmt man einen anderen Kontinent. Nur wenige in diesem Hof wissen, dass er 1964 das Café Concert Gotán in Buenos Aires, das Cuarteto Cedrón und später mit dem Gitarristen Pino Enriquez das Trio Esquina gegründet hat. Dass er mit anderen großen argentinischen Musikern zwanzig Platten aufgenommen hat. Nichts an seinem Verhalten lässt erahnen, dass seine lange Künstlerlaufbahn immer mit der Poesie verbunden war, mit den Gedichten von Juan Gelman, Pablo Neruda, Jean Portante, Paco Ibañez oder Angélique Ionatos.
César setzt sich an das heute weit geöffnete Fenster und stellt das Bandoneon auf seine Knie. Die Nacht bricht herein, das Licht im Treppenhaus geht im Rhythmus einer unsichtbaren Schaltuhr an und aus. Aber Césars Ehefrau Danièle, in ein dunkelrotes Tuch gehüllt, wacht über den Schalter. Langjährige Vertrautheit verbindet sie, das spürt man.
César beginnt zu spielen. Er bewegt die Hände auseinander und wieder zusammen. Schon bei den ersten Noten fühlen wir uns nach Buenos Aires versetzt. Eine ganz eigene Art, Gefühle in Musik zu fassen. César dehnt die Zeit, weitet den Raum. Die Töne und Halbtöne öffnen die Türen des Hauses, unserer Wohnungen. Die Melodie erschallt, geht durch uns hindurch und verflüchtigt sich in dem Viereck Himmel, das unseren Hof abschließt.
Wir sind mit ihm zwischen Innerlichkeit und Unendlichem, Melancholie und Zärtlichkeit, Ersticken und Erlösung; auf dem dünnen Seil, das Zugang zu den Gefühlen gewährt. Wenn César aufhört, werden wir auf den feuchten Boden des Hofes zurückfallen. Wir brauchen Luft. Und vielleicht zum ersten Mal brauchen wir alle Luft, gleichzeitig und aus denselben Gründen. Wir brauchen diese wenigen, kurzen Minuten. 
Césars Augen suchen kein Gegenüber. Er hat das Gesicht eines Menschen, der ganz und gar in sich versunken ist. Er hat das Gesicht eines Menschen, der eine Melodie nach draußen begleitet. Er hat das bewegte Gesicht der Suchenden. Er hat das Publikum vergessen.
Ich habe César an diesem Abend gesehen. Ich habe ihn zum ersten Mal gesehen, obwohl wir uns schon oft am Fuße der Treppe, bei einem Essen, einem Fest unter Nachbarn getroffen haben. Ich spüre, dass er das Exil kennt, dass er das Eingesperrtsein kennt, dass er weiß, woraus die Wände geformt sind, die sich zusammenziehen, dass er hinausgeht, ohne seine Ausgangsbescheinigung ausfüllen zu müssen und ohne irgendwen in Gefahr zu bringen.
An diesem Abend hat César zwei Stücke direkt hintereinander gespielt: »Preludio de la noche cíclica« und »Ausencias« von Astor Piazzolla.
Danke, César Stroscio.

Video

------

Ça vous prend comme ça l’émotion, sans crier gare. La rencontre était fixée à 19h. C’était écrit sur le papier scotché sur la porte de l’ascenseur « Vendredi à 19h apéro-fenêtre ». Il fait presque nuit. Il fait presque froid. Des visages connus et inconnus sont au rendez-vous « sur cour ». Cet espace, habituellement traversé à la va-vite, nous le voyons « en plongée »: plantes, selles de vélos, pavés. 
Certains habitants ont des poèmes dans les mains, d’autres un verre de vin, d’autres encore sont derrière leur piano dans une chambre invisible. Nous sommes là pour être ensemble, nous qui comme tant d’autres, depuis une semaine, ne fréquentons que nous-même.

A la fenêtre du deuxième étage de l’immeuble de l’escalier B s’installe César. César est un homme discret. Un homme aux cheveux blancs. Quand il parle, on devine un autre continent. Rares sont ceux qui savent dans cette cour que c’est lui qui a fondé en 1964 le café-concert Gotán à Buenos-Aires, le Cuarteto Cedrón puis le Trio Esquina avec le guitariste Pino Enriquez. Qu’il a enregistré une vingtaine de disques avec d’autres grands musiciens argentins. Rien dans son comportement ne nous permet de deviner que sa longue carrière a toujours été liée à la poésie, à celle de Juan Gelman, de Pablo Neruda, de Jean Portante, de Paco Ibañez, d’Angélique Ionatos...

Devant la fenêtre grande ouverte ce vendredi-là, à la tombée du jour, César s’assied et pose sur ses genoux son bandonéon. La lumière du palier s’allume et s’éteint selon la bonne volonté d’un minuteur invisible. Mais Danièle, l'épouse de César, enveloppée dans une écharpe rouge foncé, veille sur l’interrupteur. Une complicité de longue date les unit, c’est évident. 

César commence à jouer. Il écarte et rapproche ses deux mains. Dès les premières notes, on a à faire à une poésie porteña. Une autre façon de mettre en musique les sentiments. César sait étirer le temps, élargir l’espace. Les tons et demi-tons ouvrent les portes de l’immeuble, de nos appartements. Sa mélodie résonne, nous traverse et s’échappe dans le carré de ciel qui surplombe la cour.
Nous sommes avec lui entre intériorité et infini, mélancolie et douceur, suffocation et délivrance; sur la corde fragile qui donne accès aux émotions. Si César s’arrête, nous retomberons sur le sol humide de la cour. Nous avons besoin d’air. Et pour la première fois peut-être, nous avons tous besoin d’air, en même temps et pour les mêmes raisons. Nous avons besoin de ces quelques petites minutes.

Les yeux de César ne cherchent pas d’interlocuteurs. Il a le visage des personnes qui sont complètement absorbées par le dedans. Il a le visage de ces personnes qui accompagnent une mélodie vers le dehors. Il a le visage de ceux qui cherchent, en mouvement. Il a oublié le public.

J’ai vu César ce soir-là. Je l’ai vu pour la première fois malgré de nombreuses rencontres au pied de l’escalier, à des dîners, à des fêtes de voisins. Je pressens qu’il sait l’exil, qu’il sait le confinement, qu’il sait de quoi sont pétris les murs qui se resserrent, qu’il sort sans avoir besoin de remplir son attestation de déplacement dérogatoire et sans mettre en danger qui que ce soit.
Ce soir-là, César a joué deux morceaux mis bout-à-bout: Preludio de la noche cíclica et Ausencias d’Astor Piazzolla.
Merci César Stroscio

Gabriella Zalapì, Paris, Frankreich
Aus dem Französischen von Claudia Steinitz

Relevante Bücher

Rotpunkt Newsletter Unser Newsletter hält Sie über das Geschehen rund um unsere Bücher und Autor:innen auf dem Laufenden.